Ce n’est un secret pour personne, les déchets plastiques constituent une crise mondiale qui menace notre environnement et notre santé. Selon un rapport de l’OCDE publié en 2022, entre 2000 et 2019, la production mondiale de plastique a doublé pour atteindre 460 millions de tonnes et c’est 353 millions de tonnes qui deviennent des déchets, soit plus des ⅔.
Bien que cette matière séduit les acteurs industriels pour sa résistance, son faible coût de fabrication ou encore sa malléabilité, c’est un fléau mondial auquel nous devons faire face collectivement.
Selon ce même rapport, 14% des déchets plastiques s'avèrent être triés, 9% sont recyclés et seuls 2% seront recyclés plus d’une fois.
Le recyclage des déchets plastiques est une solution essentielle pour réduire la pollution environnementale et préserver les ressources naturelles. Moins polluante que l’incinération ou l'enfouissement, cette option semble plus durable. Cependant, il est important de reconnaître les limites du recyclage et les défis auxquels il est confronté.
Le recyclage, une solution énergivore
Le recyclage des déchets plastiques, bien qu'il soit considéré comme une alternative plus durable à la production de plastique vierge, n'est pas exempt d'impacts environnementaux. Le processus implique plusieurs étapes : collecte, tri, lavage, broyage, fusion, granulation… et nécessite une consommation d'énergie, d'eau et de matières premières. Cela contribue ainsi à la pollution de l'air, de l'eau et à l'émission de gaz à effet de serre.
Des limites techniques
Il existe 7 grandes familles de plastique :
Le polyéthylène téréphtalate (PET) : Bouteilles d'eau, bouteilles de soda, emballages alimentaires, fibres textiles pour vêtements…
Le polyéthylène haute densité (PEHD) : pots de yaourts, bouteilles de lait, de shampooing et de détergent, seaux et récipients de stockage…
Le polychlorure de vinyle (PVC) : Tuyaux d'irrigation, revêtements de sol, fenêtres et profilés, jouets en plastique...
Le polyéthylène basse densité (LDPE) : sacs poubelle, sacs plastique, film alimentaire, sachets, revêtements de câbles…
Le polypropylène (PP) : Boîtes de rangement, gobelets réutilisables, pièces automobiles…
Le polystyrène (PS) : Gobelets jetables, emballages alimentaires, emballages de produits électroniques…
Les autres : Cette catégorie regroupe tous les autres plastiques fabriqués à partir de résines autres que celles citées précédemment. Elle comprend également les bioplastiques et les polymères biodégradables et compostables.
Seuls le PET, le PEHD et le PP peuvent être facilement recyclés. Pour les autres types de plastique, le recyclage est beaucoup plus compliqué, voire impossible.
Il également important de rappeler qu’à l’inverse du verre ou du métal, le plastique ne peut être recyclé indéfiniment. Que ce soit pour le PET, le PEHD ou le PP, les centres de recyclage font face à plusieurs contraintes : contamination par le contenant ou d’autres matériaux, détérioration de la matière, ajout obligatoire d’additifs ou de matière vierge… Ainsi, le PET ne pourra être recyclé que 3 fois maximum, le PP 4 fois et le PEHD 10 fois au mieux.
Un manque d’infrastructures
Une autre limite du recyclage des déchets plastiques réside dans les infrastructures et les capacités de recyclage limitées. Toutes les régions ne disposent pas d'installations de recyclage adéquates pour traiter les différents types de plastique. De plus, les coûts élevés associés à la mise en place et à l'entretien des infrastructures de recyclage peuvent limiter leur développement dans de nombreuses régions.
En France, au vu de la quantité de déchets plastiques, ce manque d’infrastructure se fait ressentir. Pour contourner ce problème, la solution de facilité se présente : exporter les déchets plastiques vers d’autres pays. En 2020, selon l’ONU, la France a exporté un peu moins de 190 000 tonnes de déchets plastiques à l’étranger.
Quand la Chine se présentait alors comme l’un des plus grands importateurs de déchets plastiques, l’interdiction d'importation de déchets plastiques sur son territoire depuis 2019 a changé la donne. En Asie, la Thaïlande, le Vietnam et la Malaisie s’imposent.
Et en première place ? La Turquie, désormais devenue la “poubelle de l’Europe”. Près de 520.000 tonnes ont été importés en 2021, s'ajoutant aux 4 à 6 millions de tonnes générées chaque année par la population turque, selon les données compilées par la branche turque de l'ONG Greenpeace.
L’un des principaux soucis repose sur les déchets importés dont 20 à 30% ne sont pas recyclables. Depuis, le nombre d'incendies dans les usines de recyclage plastique explose en Turquie, représentant un fléau écologique, sanitaire et social.
Une parade pour justifier le jetable
L’une des autres limites du recyclage et non des moindres repose sur la facilité à se dédouaner. En effet, le recyclage peut être utilisé comme une excuse pour continuer à produire et à consommer des produits jetables plutôt que d’inciter à trouver des solutions alternatives.
Il n’est pas sans dire que l’État y contribue également. Dans le cadre du plan France Relance, le gouvernement a annoncé 40 millions d’euros investis dans le réemploi, contre 341 millions pour le recyclage. En favorisant le recyclage, l’État légitime la surproduction de plastique au nom d’investissements économiques importants, au lieu de réduire en amont la production.
Cependant, cela masque le véritable problème : la nécessité de réduire la production de déchets et d'adopter une approche plus durable dans la conception des produits. Le recyclage ne peut pas être la seule solution pour résoudre la crise des déchets plastiques.
Il est essentiel d'explorer d'autres alternatives, telles que l'éco-conception, la réduction à la source et la promotion de produits durables et réutilisables. C'est en remettant en question le paradigme du jetable que nous pourrons réellement faire face aux défis environnementaux liés aux déchets plastiques.
L’éco-conception, une solution
Réduire les déchets est la priorité. Le recyclage vient en solution pour les déchets qu'on ne sait pas éviter. En adoptant une approche de réduction à la source et en promouvant des alternatives durables, nous pouvons réduire la quantité de plastique qui entre dans le système de recyclage, diminuant ainsi les impacts énergétiques et environnementaux liés à ce processus.
L'éco-conception est une approche clé pour réduire l'impact des plastiques sur l'environnement. Il s'agit de repenser la manière dont nous concevons, produisons et utilisons les produits en tenant compte de leur cycle de vie complet. Cela comprend la réduction de l'utilisation de plastique vierge, le choix de matériaux alternatifs et l'optimisation de la recyclabilité des produits.
Chez Hello Waste, nous plaçons l'éco-conception au cœur de notre démarche. Nous développons des produits respectueux de l'environnement pour les particuliers et les entreprises qui répondent à leurs besoins tout en minimisant leur impact sur la planète.
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